Belinda, maman de Louise

Bélinda est la maman d'une petite Louise, son parcours vers la maternité a été houleux. Atteinte du syndrome des ovaires micropolykystiques, elle avait fait son deuil de la maternité. Elle nous partage son expérience et ses nombreux questionnements quand elle est finalement tombée enceinte.

Une grossesse malgré le syndrome des ovaires micropolykystiques : la maternité de Bélinda

Belinda, présentez-vous en quelques mots : 

Jeune maman de 31 ans, mariée depuis 2015 et en couple depuis 2007. De nature enjouée, on me dit souvent que je suis souriante. J'ai un désir de maternité depuis que je suis devenue grande soeur en 2000. J'avais seulement 11 ans et je savais qu'un jour je serais maman.

Quel a été votre parcours vers la parentalité ?

Il y a maintenant plus de 3 ans, mon mari et moi sommes rentrés d'un voyage d'un an autour du monde. On a toujours eu ce désir de parentalité et on pensait que ça se ferait relativement rapidement.

Sauf qu'en fait ça a été 2 ans et demi d'incompréhension totale. 2 ans et demi à aller voir des médecins, et pour les entendre dire :"Non tout va bien". Jusqu'à cet instant où j'ai décidé d'aller voir un spécialiste en infertilité. Et là, diagnostique : ovaires micropolikystique, utérus granuleux et hostile, et mon mari, des spermatozoïdes peu actifs, avec un pourcentage élevé de malformations.

Bref on est en décembre 2018 et je tombe de haut : je m'effondre en pleurs. 5 mois plus tard après beaucoup de réflexions on pleure, et on se résigne : "Après tout, c'est nous deux depuis tout ce temps, on s'aime et on est heureux. Donc ça restera uniquement nous deux".

En Avril 2019, on fait notre deuil de cet parentalité car nous n'avons vraiment pas envie de nous lancer dans un process de PMA. Fin juin 2019, un matin, je me mets sur le ventre après avoir vider ma vessie. Je sens une gêne, et j'ai la petite voix d'une de mes meilleures amies qui résonne dans ma tête " j'ai su que j'étais enceinte de Victor, parce que j'avais une gêne dans le bas ventre...". Bref, je cours faire un test et là, pour la toute première fois, après au moins une trentaine de tests, il est positif.

Je n'ai pas ressentie de bonheur ou de joie, j'ai pleuré de peur, et de déception; j'avais fait mon deuil. Et maintenant je suis enceinte... suis-je vraiment prête ? Ai-je toujours envie? Est-ce que ce bébé va tenir? Je ne savais pas grand chose à part que j'allais sûrement être mère dans 8 mois.

4 mois à attendre de voir si bébé "tient". J'ai eu beaucoup de douleur pendant ma grossesse, de vomissements, de fatigue et dès le mois de janvier des contractions.

Le 4 février (date prévue d'accouchement : 9 mars), je ne sens plus mon bébé, elle ne bouge plus, je bouge, je prends une douche, je mange, je marche , et rien, rien... Je pars donc aux urgences : après un test urinaire, j'apprends que je suis en préeclampsie.

Une échographie qui dure 1h pour me dire, "on va vous la sortir", "elle est en mode survie", "vous avez eu un bon réflexe", "vous n'auriez pas passé la nuit", "elle n'a pas pris un gramme ce mois- ci", "on va vous la sortir mais elle sera petite"... tellement de mots et de phrases difficiles à entendre...

J'ai une césarienne d'urgence. Je me souviens avoir regardé cette infirmière de bloc qui m'a dit qu'elle s'occuperait d'elle à sa sortie, elle avait les yeux bleus, très clairs. Je me suis dit "si elle voit ces jolis yeux en premier, tout ira bien". Je tremble, j'ai peur, j'ai l'impression de ne plus habiter mon corps, on me la sort, elle ne pleure pas, je ne la vois pas. Je ne la vois pas, je ne la vois pas, je ne la vois pas...

Ah si, 10h plus tard, car "madame, votre état de santé ne vous permet pas de voir votre bébé". 10h plus tard je la vois, je ne la reconnais pas, je ne la regarde pas, je la cherche dans la pièce et pourtant elle est sur moi. Comment cela peut être possible. Je suis mère, je l'aime, mais où est mon bébé. Je me tais, c'est honteux de penser ça... Mais comment j'ai pu faire un bébé si petit, 42cm, 1900g.

Je me sens tout sauf mère, je suis perdue. 1mois et demi plus tard, je craque et j'avoue cette sensation à mon mari, car pour moi je ne suis pas rentrée de l'hôpital avec mon bébé. Mon cerveau me joue des tours, mais je sais au fond de moi que c'est elle, je m'accroche et enfin ce moment arrive. Elle me regarde, je la pose pour dormir, elle s'endort pour la première fois, pas dans mes bras. Et là, je l'aime, c'est mon bébé, je le sais. 

Le conseil qui vous a été le plus utile pendant votre grossesse et les premiers mois du bébé :

Dors assise si tu as des difficultés à digérer... ;)

Votre jolie anecdote avec le corps médical : 

Cette infirmière alors que je pleurais tellement fort, j'était inconsolable tous les soirs à l'hôpital quand je devais laisser ma fille, laisser mon mari et retourner seule dans ma chambre sans mon bébé alors que toutes les mamans autour de moi dormaient avec leur bébé. Elle est entrée, a passé presque 1h avec moi, m'a fait de la relaxation et là, après plus de 3 jours, j'ai pu enfin dormir.

Ce qu'on ne vous avait pas dit et que vous auriez préféré savoir :

En fait on me l'a dit et je l'ai cru. On m'a dit "c'est dur" sauf que je ne savais pas à quel point c'était dur.

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