Nathalie Le Breton est la fondatrice de Noti Le Livreur d’Histoire et ancienne animatrice des Maternelles, nous l'avons rencontré et recueilli son récit sur la maternité. elle nous a aussi parlé du pouvoir des histoires.
Bonjour Nathalie, pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs, présenter Noti et votre histoire commune ?
Je suis une maman de deux garçons et une belle-maman de deux autres garçons… Pendant 15 ans, j’ai co-animé l’émission Les maternelles sur France 5 en accueillant des jeunes parents et des spécialistes de l’enfance. Je présentais 6 livres par jour en fonction des thèmes que nous abordions, 3 pour les adultes et 3 pour les enfants. C’était intense et riche en émotions car nous étions nous aussi de jeunes parents. Nous apprenions les uns des autres et grandissions ensemble, convaincus des enjeux de la parentalité et du besoin d’une société peut-être plus attentive et étayante à l’égard des familles modernes. Quand l’émission s’est arrêtée, j’ai décidé de poursuivre mon engagement personnel autour de la recommandation de livres pour enfants. Et puis l’an dernier, j’ai eu la chance de rencontrer Laure Gallimard qui partageait les mêmes idées sur les bienfaits de la lecture partagée au sein des familles. Grâce à Noti Le livreur d’histoires, nous proposons désormais des abonnements de livres pour enfants adaptés à leur âge et sélectionnés avec soin pour encourager tous les parents à découvrir et se lancer dans cette activité plaisir qui ne comporte que des avantages et engendre beaucoup de bonheur. Donner ou redonner le goût du livre à ceux qui deviennent parents pour éveiller le sens critique de leurs enfants, débattre, argumenter, s’amuser, s’émouvoir, se cultiver : à l’ère du tout écran, c’est un défi d’envergure et une mission qui a du sens.
Quel a été votre parcours vers la parentalité ?
J’ai toujours souhaité avoir des enfants jeune ! Sans doute parce que ma maman se trouvait déjà trop âgée quand je suis née : elle avait 33 ans ! Une autre époque…Et j’ai donc eu mon premier fils à 24 ans et je ne regrette pas mon choix. J’ai abordé la grossesse et l’accouchement comme si c’était, disons… une formalité. J’ai découvert le jour J que c’était une Révolution. Il est né très rapidement à la grande surprise des apprenties sage-femmes qui m’entouraient. Heureusement car j’ai eu toutes les contractions dans le dos et je n’y étais pas préparée. Juste après sa naissance, j’ai enchaîné 4 nuits blanches. J’avais une énergie de dingue. Une vraie pile électrique. Je l’emmenais partout avec mon couffin sous le bras. Plus tard nous avons fait des galipettes ensemble au Parc des Buttes Chaumont à Paris, puis du parapente, du canyoning. La vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Je l’ai appris sur le tas mais aujourd’hui nous sommes très complices. Mon deuxième fils est né 13 ans plus tard. Grâce à cette première expérience et à l’émission Les Maternelles que je co-animais sur France 5, j’étais beaucoup plus cool et plus consciente des enjeux. J’ai accouché comme je le souhaitais dans la douceur, en écoutant mon corps et bien décidée à suivre son rythme plutôt que de le lui imposer le mien.
Avez vous une jolie anecdote avec le corps médical à nous raconter ?
Pour mon deuxième fils, comme c’était une grossesse physiologique classique, j’ai demandé à être accompagnée au maximum par des sage-femmes. J’étais suivie à la maternité des Bluets aux Lilas, par une équipe formidable : hyper à l’écoute du vécu antérieur, attentive à mes doutes, respectueuse de mes souhaits. Le terme était fixé au 9 novembre. Ma sage-femme (et le possessif est volontaire tant il me semblait que nous formions une équipe) avait décalé son emploi du temps pour assister la venue au monde d’Aris. Le jour J, aucune contraction. On se donne RV le lendemain. Elle a quitté son poste à 21 heures. Une demi-heure plus tard, les contractions se sont manifestées. Je n’ai pas osé la rappeler chez elle de peur de la déranger. J’ai accouché le 9 comme prévu à 23h30 sans elle mais avec deux autres sage-femmes qui, au final, ont été tout aussi soutenantes. A mon sens, on ne les félicite jamais assez. Outre leur professionnalisme, elles font preuve d’une sororité indispensable pour mobiliser la puissance des femmes dans ces moments si bouleversants.
Pouvez-vous nous expliquer toutes les vertus de la lecture y compris lorsque c’est le parent qui lit à son enfant une histoire ?
Et ce peut être dès la grossesse ! Chez Noti Le livreur d’histoires, nous sommes persuadés de l’importance de lire à son bébé dès le plus jeune âge. Car quand on ouvre un livre, on installe une parenthèse enchantée, une bulle de douceur où l’on se retrouve l’un l’autre, loin des préoccupations et du rythme intensif des tâches quotidiennes. Tout est là : la chaleur des bras d’un parent, la voix que le bébé connait déjà depuis quelques mois dans le giron… Nous veillons à sélectionner des histoires assez courtes qui vont toucher les parents au cœur car le bébé est sensible à toutes leurs émotions. Et inversement. Ces temps d’échange sont alors autant de nourritures affectives qui créent un terreau fertile pour bien grandir ensemble, enfants ET parents. Et puis ce bain langagier les familiarise avec la structure de notre langue, le vocabulaire qui s’imprime progressivement mais durablement grâce au pointage, quand on joint le geste à la parole. Lorsque les parents se rendent disponibles pour ce temps de lecture, ils réalisent le pouvoir des livres et deviennent accros comme leur enfant. C’est magique et pourtant tellement réel !
Un conseil qui vous a été utile en tant que Maman et un petit mot pour nos lectrices ?
Quand on a un premier bébé, on a tendance à vouloir être parfaite, pour l’enfant, pour soi et vis-à-vis de l’entourage. Or, on réalise vite que la perfection n’est pas de ce monde ! Nous sommes - encore - des êtres humains avec nos forces et nos faiblesses. Mais en cas de défaillance ou de désespoir, ce qui arrive à tout le monde dans cette période si sensible, nous ne sommes pas aussi seuls ou isolés qu’on l’imagine. Alors, surtout ne pas hésiter à demander de l’aide à un proche, copain, parent ou voisin ou encore à s’appuyer sur un réseau de jeunes parents connectés et avisés. Cela ne préjuge en rien de nos qualités parentales. Au contraire ! Ce sont des sources d’inspiration et de réflexion indispensables.
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