Les 1ers réflexes en cas d'accident

Bien qu’ils nous fassent frémir, les accidents du quotidien avec votre bébé peuvent être gérés grâce à quelques réflexes simples.

Votre enfant va découvrir la vie, tous les objets de la maison et développer sa motricité avec une grande joie et une dose d'imprudence ! Mieux vaut prévenir que guérir bien sûr, mais s’il lui arrive de se blesser, vous serez la première personne à réagir, voici donc les meilleurs conseils à garder en tête pour gérer ces éventualités.

Que faire si mon enfant a un accident domestique, tombe sur la tête ou se blesse à la maison ?

Il existe différent type d'accident et de blessures ; selon les cas, la conduite à suivre n'est pas la même.

Mon enfant a un traumatisme à la tête 

Les traumatismes représentent 85 % des accidents. Quelle est la conduite à tenir si votre enfant tombe sur la tête ?


S’il n’a pas perdu connaissance, gardez-le à la maison et observez-le : s’il présente une somnolence anormale, des vomissements, une seule pupille dilatée, des convulsions, une mobilité des membres difficile, appelez immédiatement le 15 ou allez aux urgences. 

S’il a perdu connaissance, même quelques secondes, emmenez-le aux urgences. Neuf fois sur dix, il rentre ensuite à la maison. 

S’il perd connaissance et ne se réveille pas, appeler le 15 et couchez-le avec précaution sur le côté, en respectant l’alignement tête-cou-thorax dans un même axe. 

Mon enfant à une plaie 

Prenez un linge propre et maintenez-le pendant quelques minutes sur les plaies. Tamponnez ensuite délicatement, sans frotter, avec une solution antiseptique sans alcool et protégez avec un pansement. Si la plaie est profonde, très souillée avec des lambeaux de peau (morsure de chien, par exemple), il faut aller aux urgences. 

Mon enfant saigne du nez 

Comprimez, la ou les narine.s qui saignent avec les doigts, l’enfant assis respirant calmement par la bouche, pendant quelques minutes. Si le saignement persiste, mettez un peu de coton ou une compresse dans la narine, en la faisant sortir du nez. Si cela ne suffit pas pour arrêter le saignement, présentez vous aux urgences ORL. 

Mon enfant s'est sectionné un membre

Chez l’enfant de moins de 5 ans, c’est le plus souvent un bout de doigt. Il faut stopper le saignement avec une compression appuyée sur la tranche (moignon), jusqu’à ce que le saignement s’arrête, puis désinfecter et mettre un pansement en maintenant plusieurs compresses avec un bandage qui remonte vers la racine du membre. 

Le bout arraché ou sectionné doit être mis dans un petit linge propre, puis dans un sac plastique propre (comme un sac poubelle en rouleau) découpé aux dimensions voulues. Il sera ensuite posé sur une source de froid : un deuxième sac rempli de glaçons ou de sachets réfrigérants, placé dans un récipient creux. Le sac contenant le doigt doit être régulièrement retourné, toutes les dix à quinze minutes, pour empêcher les gelures. 

Rappelons qu’il ne faut rien donner par la bouche – ni eau ni aliment – et calmer provisoirement la douleur et l’angoisse avec un médicament antidouleur en suppositoire et des encouragements, des paroles apaisantes de l’entourage. 

Devant une suspicion de fracture ou d’entorse du membre supérieur, on met le bras en écharpe, l’avant-bras reposant au creux de l’écharpe nouée derrière le cou. S’il s’agit d’un membre inférieur, il sera immobilisé avec des attelles de fortune rembourrées avec des linges ou un vêtement, en attendant l’arrivée des secours ou la prise en charge en milieu hospitalier. 

Mon enfant s'est brûlé

Qu’il s’agisse de liquide ou de solide chaud, l’urgence est d’arrêter la propagation de la brûlure des tissus en faisant couler immédiatement, et en douceur, de l’eau fraîche (entre 15 et 20 °C), pendant cinq à quinze minutes, et uniquement sur la peau brûlée, en protégeant la peau saine. 

Puis, si la brûlure est du premier ou du deuxième degré superficiel, et inférieure à une surface de trois paumes de main de l’enfant, on peut appliquer dessus une couche généreuse de gel pur d’aloe vera (disponible en tube, en magasin bio), qu’il faut laisser à l’air libre, à renouveler toutes les heures ; ou bien de l’argile verte (disponible en tube, en grande distribution) qu’on peut recouvrir d’une gaze non compressive, à renouveler lorsque l’emplâtre est sec (que l’on dissout sous un filet d’eau froide). 

Ces deux produits naturels ont l’avantage, d’une part de calmer très rapidement la douleur de la brûlure, d’autre part, de la guérir sans laisser de cicatrice. 

Attention : ne jamais mettre un corps gras sur ce type de brûlure : cela équivaudrait à mettre du beurre sur une plaque chauffante ! Consulter un médecin si nécessaire. 

Si la brûlure est étendue, attendre les secours après y avoir mis un linge propre, mouillé, sans peluche.

Lorsque l’enfant habillé a reçu un produit brûlant sur lui : si le vêtement ne colle pas sur la peau, retirez-le immédiatement car il s’agit de fibres naturelles 100 % coton, laine, lin. Déshabillez-le et faites couler de l’eau sur la peau brûlée. Si le vêtement colle sur la peau, ne jamais le retirer car il contient des fibres synthétiques qui ont fondu, mais faites couler de l’eau par-dessus. Chez un brûlé par flamme, on ne retire jamais le vêtement au contact de la peau, quelle que soit la nature du tissu. 

Toute brûlure électrique, même marquée par deux petits ronds rouges (point d’entrée et de sortie du courant), doit être montrée aux urgences chirurgicales : il y a possibilité de nécrose des tissus dans les premiers jours, suite à un grand dégagement de chaleur provoqué par le passage du courant dans le corps humain. 

Mon enfant s'est intoxiqué

Les trois quarts des intoxications surviennent en présence d’un adulte, et sont causées par des produits ménagers ou industriels à usage domestique, retirés de leur conditionnement d’origine pour être transvasés dans des bouteilles ou récipients à usage alimentaire. Conservez-les hors de portée de leurs petites mains curieuses.

Les caustiques sont les produits ménagers les plus dangereux : la soude caustique (déboucheur liquide), la potasse, les produits de lavage pour lave-vaisselle, l’antirouille pour le linge, les détartrants acides pour sanitaires, fer à repasser ou cafetière, l’ammoniaque, l’eau de javel concentrée en berlingot à 9,6 % de chlore actif. 

Dans le cadre d’une intoxication médicamenteuse, l’enfant doit être conduit aux urgences hospitalières : le lavage d’estomac est souvent remplacé par l’administration orale de charbon végétal activé liquide, dans l’heure qui suit l’absorption accidentelle. 

Tous les médicaments, comme les produits d’entretien, doivent impérativement, et sans exception, être rangés en hauteur dans un placard ou une pharmacie fermée à clé. Ne laissez jamais traîner de comprimés, sirops, que vous utilisez pour vous. 

Attention également aux plantes : certains végétaux sont toxiques par leurs baies, leurs tiges ou leurs feuilles ; d’autres sont allergisants (Ficus, caoutchoucs, lauriers, Diffen- bacchia). 

Attention ! Ne faites rien avant d’avoir appelé le centre antipoison de votre région ou le 15. Dans tous les cas d’intoxication, ne provoquez jamais un vomissement, ne donnez rien à boire : ni eau, ni lait, ni pansement gastrique ou produit dit neutralisant. 

La noyade en eau douce 

Elle est largement majoritaire. Dès que l’enfant de moins de 7 ans est repêché, il faut vider son estomac de la grande quantité d’eau douce qu’il a avalée avant de se noyer, pour protéger son cerveau de complications secondaires. 

On installe l’enfant sur le ventre, tête tournée sur le côté, corps incliné à 30° vers la tête, et on appuie trois à quatre fois dans le dos au niveau des reins : l’eau sera régurgitée par l’enfant et ressortira par la bouche. Cela ne dure que dix à quinze secondes. 

Remettre ensuite l’enfant sur le dos, épaules soulevées par un ballot de linge ou un petit vêtement glissé dessous, pour fléchir légèrement la tête en avant afin d’empêcher la langue de basculer vers le fond de la gorge et de venir recouvrir le larynx, donc la partie haute de l’axe respiratoire. 

Dégager si nécessaire le nez, la bouche et la gorge, avec un mouche-bébé et/ou un doigt recourbé et recouvert d’un petit bout de tissu fin (mouchoir en coton) afin d’éliminer des secrétions et des débris alimentaires, végétaux ou autres. 

Puis pratiquer un bouche-à-bouche en pinçant le nez (pour un simple arrêt respiratoire, mais avec un cœur encore efficace), associé à un massage cardiaque externe en cas d’arrêt cardio-respiratoire ou de cœur trop lent pour être efficace. 

Toutes les piscines privées enterrées ont l’obligation d’être équipées d’un système de sécurité : clôture, volet ou toit recouvrant, système électronique. 

Attention ! rien ne remplace la vigilance d’un adulte.

Les corps étrangers 

Pour les objets introduits dans le nez ou le conduit auditif de l’enfant de moins de 4 ans, seul l’ORL est habilité à les retirer. 

On ne peut que faire moucher l’enfant, l’autre narine étant comprimée. 

Les objets avalés, donc digestifs, sont fréquents, mais moins graves. Dans la plupart des cas, ils passent par le tube digestif et sont expulsés dans les selles en 24 à 48 heures. 

Attention, par contre, aux pièces de monnaie, grosses piles boutons, qui peuvent s’enclaver au tiers supérieur de l’œsophage : l’enfant ne peut pas boire et rejette sa salive en bavant continuellement. Parfois il y a une gêne laryngée par compression. 

L’ingestion de piles boutons est une urgence médicale, rendez-vous à l’hôpital le plus proche immédiatement. Même en l’absence d’obstruction des voies respiratoires, la substance acide peut entrainer des lésions potentiellement mortelles dans l’oesophage en quelques heures. En prévention, vérifiez la sécurité des jouets et des objets du quotidien. 

Le dernier danger concerne les objets pointus ou coupants, qui peuvent blesser la muqueuse digestive ou la perforer. Le radiologue décidera de leur sort en fonction de leur forme, leur position, leur siège dans le tube digestif. 

Lors d’une inhalation brutale, de petits fragments peuvent traverser les cordes vocales au niveau du larynx et s’introduire bruyamment dans la tra- chée ou une grosse bronche. 

C’est le syndrome de pénétration, violente quinte de toux qui dure plusieurs minutes, avec rougeur du visage, agitation de l’enfant, jusqu’à ce qu’il reprenne sa respiration normalement, parce que le petit corps étranger s’est bloqué dans une bronche intermédiaire. 

Il ne faut jamais rien faire dans cette situation : ni tape dans le dos, ni doigts dans la bouche, ni suspendre l’enfant par les pieds. L’emmener calmement en le laissant assis ou debout pour ne pas risquer de faire bouger le corps étranger encore insuffisamment bloqué, vers des urgences ORL hospitalières indiquées par le 15. 

Une fibroscopie, avec aspiration sous anesthésie générale, ou une trachéo-bronchoscopie avec pince, sera nécessaire pour le retirer. 

Dans trois cas sur quatre avant l’âge de 3 ans, le corps étranger est une graine. Après cet âge, il est plutôt métallique (trombone, clou, punaise) que plastique (pièce de jeu, chaussure de poupée, bouton) ou autres (dent de lait, gravillon). 

Les blessures avec une arme

Chaque année, entre cinq et dix enfants meurent d’accident par arme. 

Ne manipulez jamais d’arme chargée à l’intérieur d’une maison. Faites en sorte que les enfants ne connaissent ni son existence ni son emplacement. Mettez le cran de sécurité et séparez toujours arme et munitions. 

Attention ! L’accident n’arrive pas qu’aux autres. Après avoir lu ces pages d’informations, faites le tour de votre logement avec un œil critique : vous trouverez certainement de petites améliorations à apporter. Retrouvez tous nos conseils pour prévenir des accidents de la vie courante. 

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