LA COQUELUCHE, 1ère cause de décès du nourrisson de moins de 2 ans  par infection bactérienne

La coqueluche est la 1ère cause de décès des nourrissons de moins de 2 mois par infection bactérienne et les parents sont la première source de contamination (1).

Cette maladie est en recrudescence dans beaucoup de pays dont la France. Nous vous éclairons dans cet article sur ce sujet de la plus haute importance. 

Qu’est-ce que la coqueluche ? 

La coqueluche est une maladie respiratoire très contagieuse qui connait une recrudescence des cas en Europe. Suite à cela, Santé Publique France appelle à une vigilance renforcée en France. En effet, la France connaît une hausse inquiétante des cas de coqueluche par rapport à 2023. En cause, la couverture vaccinale qui est en recul, notamment la vaccination de rappel. en effet 1 adulte sur 2 en France n’est pas à jour de ses vaccinations (2). 

Et comme souvent, les personnes à risques sont les nourrissons, les femmes enceintes et les personnes âgées. 

Il s’agit également d’un fardeau chez tout adulte : la coqueluche peut affecter n’importe quelle étape de la vie. (2’)

Comment se transmet la coqueluche ?

La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire très contagieuse, on estime qu’une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes (3). Elle se transmet par voie aérienne à travers les gouttelettes expulsées par la toux et les éternuements. 

Quels sont les symptômes de la coqueluche ?

La maladie entraine une inflammation qui se traduit par une toux très caractéristique. On parle en effet de toux paroxystique, survenant par salves et pouvant être très pénible, souvent en séries de quintes.(3’)

Aussi, le nombre de cas de coqueluche est probablement largement sous-estimé. En effet, les chiffres rapportés ne représentent qu'une partie de la réalité, avec un sous diagnostic avéré. Le nombre réel de cas de coqueluche est en moyenne 110 fois plus élevé que le nombre déclaré. (3’’)

Quels sont les risques de la coqueluche ?

Tout d’abord la coqueluche est une maladie particulièrement pénible pour le patient à cause de cette toux qui dure des semaines voire des mois (on parle même de « toux des 100 jours »). 

Elle peut présenter un caractère de dangerosité surtout pour les personnes vulnérables, notamment les nourrissons de moins de 6 mois. En effet les personnes fragiles peuvent être sujettes à des complications graves comme des quintes asphyxiantes ou des apnées respiratoires lors des épisodes de toux. Idem pour les personnes immuno-déprimées et les personnes âgées (système immunitaire affaibli).

Il faut donc prendre la coqueluche très au sérieux. Dans ces populations fragiles, elle représente un risque élevé d’hospitalisation en réanimation et de décès.

Les personnes asthmatiques ont 4 fois plus de risque de contracter la coqueluche (1).

Pour le reste de la population, ils peuvent protéger les plus à risque aussi, en prenant les mesures adéquates pour éviter de transmettre cette maladie. Tout le monde a donc un rôle à la fois pour sa propre protection individuelle, mais également dans la protection collective, en particulier pour les populations les plus fragiles. C’est tout le principe de la vaccination, un jeu collectif, qui crée une barrière en évitant la transmission à des personnes fragiles. (1’)

Quelles mesures de protection prendre pour éviter la coqueluche et éviter de la transmettre ?

  

Au-delà des gestes barrières qui sont toujours à respecter, la vaccination est cruciale, elle est même obligatoire pour le nourrisson.

Le schéma vaccinal comprend 2 doses à 2 et 4 mois suivies d’un rappel à 11 mois. Tant que le schéma vaccinal n’est pas complet, l’enfant n’est pas correctement protégé. 

Donc pour protéger les nourrissons dès leur naissance, il est essentiel de vacciner les mères à partir du 2ème trimestre de grossesse et jusqu’à 1 mois avant la naissance. Elles peuvent ainsi transmettre les anticorps à leur bébé et ainsi les protéger durant les premiers mois de vie (4).

Cette vaccination est à répéter à chaque grossesse pour protéger chaque enfant à naître. Il n’y a aucun risque à répéter les injections en respectant un délai d’au moins 1 mois entre 2 doses de vaccin (4).

Le vaccin contre la coqueluche n’existe que sous forme combinée aux vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Donc si vous vous faites vacciner, il s’agit bien du vaccin qu’on appelle « Coqueluche DT polio ».

Si la femme enceinte n’est pas vaccinée pendant sa grossesse, la vaccination de l’entourage est fondamentale pour protéger le bébé avant que son schéma vaccinal soit complet.

 

Comment s’assurer qu’on est toujours bien immunisé contre la coqueluche ? 

Les rappels vaccinaux sont essentiels dans la mesure où il permet de relancer la production d’anticorps et d’entretenir la mémoire immunitaire, notamment chez les nourrissons. 

Pour mémoire, il y en a un à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans, puis 25 ans (rattrapage possible jusqu’à 39 ans révolus), 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans un rappel diphtérie, tétanos, et poliomyélite (dTP) est recommandé. En cas d’indisponibilité du vaccin, les rappels dTP qui étaient réalisés chez l'adulte devront être réalisés avec des vaccins dTcaP (contenant la coqueluche). (6)

En cas de doute sur votre vaccination, vous pouvez recevoir une dose de rappel.

Quelle est l’efficacité du vaccin contre la coqueluche ?

La vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse permet, pour les nourrissons de moins de 3 mois : 

> de diviser par presque 4 le risque de coqueluche (4)

> de réduire de moitié le nombre d’hospitalisations (4)

> de réduire de 95% le nombre de décès liés à la coqueluche (4).

 

Où se faire vacciner contre la coqueluche ? Le vaccin contre la coqueluche est-il remboursé ? 

Consultez votre médecin pour vous faire vacciner ou rendez-vous dans une pharmacie. En effet depuis 2023 les pharmacies peuvent prescrire et administrer la vaccination pour les + de 11 ans, pour faciliter le parcours vaccinal et protéger le plus grand nombre.

Pour les femmes enceintes, avant le 6e mois de grossesse, l’Assurance Maladie rembourse à 65% le vaccin contre la coqueluche dans le cadre des recommandations, sur ordonnance du médecin. La part restante est prise en charge par les complémentaires santé (mutuelles). 

La vaccination peut également être réalisée gratuitement en PMI ou dans un centre de vaccination. A partir du 6e mois de grossesse, le vaccin contre la coqueluche est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie (5).

A noter que les sages-femmes sont désormais autorisées à prescrire et administrer l’ensemble des vaccinations recommandées par le calendrier 

vaccinal selon les recommandations en vigueur, à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées qui reste une 

compétence réservée seulement aux médecins. Les sages-femmes peuvent prescrire et administrer un traitement préventif des infections des voies respiratoires inférieures (bronchiolites) à Virus Respiratoire Syncytial (VRS).

La sage-femme peut vacciner tout le monde (nourrissons, enfants, adolescents, femmes enceintes et autres adultes).

(1) Bastian Surmann, Julian Witte, Manuel Batram, Carl Peter Criée, Christiane Hermann, Andreas Leischker, Jörg Schelling,  Mirko Steinmüller,  Klaus Wahle, Alexander F. Heiseke, Pavo Marijic. Epidemiology of Pertussis and Pertussis-Related, Complications in Adults: A German Claims Data,Analysis. Volume 13, pages 385–399, (2024)

(1’) Source : Santé Publique France. Dossier pédagogique - Vaccination : la protection collective.

(2)  Vaccination coverage rates for Diphtheria, Tetanus, Poliomyelitis and Pertussis booster vaccination in France between 2013 and 2017: learnings from an analysis of National Health System Real-World Data. C. Marchal et al., Vaccines 2021 Jan 15;39(3):505-511

(3) Cohen R et al. Pertussis vaccination coverage among

French parents of infants after 10 years of cocoon

strategy. Médecine et maladies infectieuses 46 (2016)

188–193.

(3‘) https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/coqueluche

(3’’) Source : Macina D, Mathur S, Dvaretskaya M, Ekhtiari S, Hayat P, Montmerle M, Daluwatte C. Estimating the pertussis burden in adolescents and adults in the United States between 2007 and 2019. Hum Vaccin Immunother. 2023;19(1):2208514.

(4) https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_public_coqueluche_28062022.pdf

(5) https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_professionnels_coqueluche_28062022.pdf

(6) Calendrier vaccinal 2024

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